Comité financier et national

04 juil, 2017

Les cours des matières premières et produits de base exportés par le Congo Brazzaville se sont légèrement redressés au premier trimestre de l’année 2017, après les creux observés les trimestres précédents. En perspective, l’on s’attend à ce que ce regain de fermeté se poursuive, mais de manière modérée. Malheureusement, ce contexte international, relativement favorable, a peu profité à l’économie congolaise, qui est globalement demeurée en récession au premier trimestre de l’année en cours.

Ce constat a été relevé par les participants à la réunion ordinaire du Comité monétaire et financier national de ce pays, tenue mardi 4 juillet 2017 à Brazzaville, dans les locaux de la Direction nationale de la Banque des Etats de l’Afrique centrale (BEAC), sous la présidence du ministre congolais des Finances, du Budget et du Portefeuille public, Calixte Nganongo, et en présence du Gouverneur de la banque, Abbas Mahamat Tolli.

En effet, l’activité économique a été marquée par la poursuite des contreformances du secteur primaire, sous l’effet de la baisse  de la production de l’or noir, par effet de contagion. Par conséquent, pour l’ensemble de l’année 2017, selon les prévisions révisées de la BEAC, le taux de croissance du produit intérieur brut (PIB) en termes réels, tablerait autour  de moins  de -1,9%, au lieu de 1,0% initialement prévu, contre moins de -2,8% en 2016.

La réunion du 4 juillet 2017 a souligné que le taux d’inflation est resté inférieur à la norme de la Communauté économique et monétaire d’Afrique centrale (CEMAC), qui est de 3%, tandis que le budget de l’Etat a accusé au cours des trois premiers mois de l’année 2017 un déficit de 24 milliards 700 millions de F CFA.

Enfin, la situation monétaire a affiché une hausse sensible du crédit intérieur, grâce à l’augmentation des créances nettes sur l’Etat. La situation bancaire a enregistré une baisse des dépôts collectés et une légère hausse des crédits à l’économie. Enfin, les marchés des capitaux a été marqué par un recours de plus en plus prononcé des banques  au refinancement de la BEAC. Cela  a refleté une contraction de leurs liquidités.

Le point du  Gouverneur de la BEAC, Abbas Mahamat Tolli, sur les perspectives de  croissance économique du Congo et sur  la rumeur de dévaluation du F CFA

 

Depuis la dernière réunion du Comité monétaire et financier national au niveau de la conjoncture globale, il y a une reprise, bien que lente, de l’activité économique mondiale qui, par ricochet, a également des effets vertueux sur l’activité nationale. La dernière fois, le Comité avait planché sur  le ralentissement constaté en 2016. Aujourd’hui,  les prévisions tablent vers une croissance légère d’ici à la fin de 2017, mais aussi bien en 2018, que dans les années subséquentes. 

Au niveau de l’inflation, il y a une baisse sensible qui a été constatée au niveau du Congo. Il y a  également le système bancaire congolais qui s’est révélé très résilient  face à la conjoncture ambiante. Les banques et finances ont un niveau de liquidité encore assez appréciable pour pouvoir continuer à financer l’économie nationale. 

Je voudrais dire que nos Etats traversent une situation difficile. Elle est la résultante de la conjoncture internationale assez difficile de 2016 qui continue. Aujourd’hui, nous observons qu’il y a une consolidation de l’activité au plan  international et les perspectives, en termes de croissance aussi bien dans la sous-région qu’au Congo sont réconfortantes et rassurantes. Nous ne pouvons qu’espérer que cette situation se poursuive. 

En 2016, la croissance était négative. Aujourd’hui, nous tablons vers une croissance positive. Le plus important reste à confirmer, pour que cette situation se poursuivre. Ce qui reqiert un effort appréciable. Au-delà, dans le cadre du Programme des réformes économiques et  financières de la zone  CEMAC (PREF) conduit sous les auspices du président dédié  Denis Sassou-N’Guesso, les pays se doivent également de se doter des réformes structurelles à la fois sur les aspects financiers  qu’économiques. J’espère que ces réformes, une fois traduites dans les faits, pousseront la croissance de nos Etats membres. 

Je voudrais, aujourd’hui, profiter de vos micros, pour me prononcer sur  cette rumeur relative à la dévaluation du Frans CFA, entretenue sur les réseaux sociaux et par une certaine presse. Ce ne sont  pas des rumeurs nouvelles. Elles sont assez récurrentes,  pour créer des conjonctures, mais aussi des rencontres internationales au niveau de la sous-région. La spécificité de ces rumeurs tient au fait que, cette fois-ci, elles concernent la  Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC). Il faut reconnaître que la conjoncture économique internationale, en général est difficile. Ses effets, par le biais de l’économie réelle au niveau de la CEMAC sont ressentis. Cependant, il n’y a aucune raison de croire aujourd’hui qu’il y a une dévaluation quelconque qui peut en découler. En 1994, quand il y a eu la première dévaluation, on avait des économies qui n’étaient pas pétrolières, comme nous les connaissons aujourd’hui. On avait des taux de couverture de 14%. Aujourd’hui, nos économies sont fortes, nous avons des taux de couverture de 55%. Avec la reprise des programmes du  FMI et des autres  programmes financiers, nous sommes au-delà de 73%. J’inclus, par-là, les possibilités additionnelles de la banque centrale. Donc, ces rumeurs sont totalement infondées. Aujourd’hui, il y a stabilité de la monnaie, il n’y a aucune de raison de penser que la dévaluation du F CFA est quelque chose d’envisageable.

L’on se souviendra qu’en décembre 2016, à Yaoundé (Cameroun),  lorsque les chefs d’Etat de la CEMAC s’étaient réunis, ils ont pris des mesures très fortes. Elles sont aujourd’hui traduites dans les faits, à la fois au niveau des réformes institutionnelles CEMAC, qu’au niveau du PREF-CEMAC. Le Franc CFA ne sera pas dévalué.

 

Le Service de Presse du Ministère des Finances

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