Dans le cadre du Débat d’orientation budgétaire, le Premier Ministre, Chef du gouvernement, Anatole Collinet Makosso , a présenté, lundi 6 et mardi 7 septembre 2021, au Palais des congrès de Brazzaville, respectivement devant l’Assemblée nationale et le Sénat, les grandes options de la politique budgétaire de son Gouvernement, pour les trois prochaines années 2022- 2024.
Ces échanges entre le Gouvernement et les deux chambres du Parlement (que président Isidore Mvouba et Pierre Ngolo) constituent une étape cruciale dans le processus de préparation du budget de l’Etat exercice 2022, première année de la période sus-indiquée.
D’entrée de jeu, le Premier ministre a indiqué les principaux facteurs de risques qui ont créé des déséquilibres budgétaires et financiers au Congo-Brazzaville, à savoir : la crise économique, la crise financière et la crise sanitaire due à la pandémie du Covid-19. Ces facteurs ont fortement impacté la mise en œuvre du Programme triennal conclu avec le Fonds Monétaire International (FMI), au titre de la Facilité Elargie de Crédit (FEC) 2019-2022. Par voie de conséquence, ils ont compromis tous les décaissements attendus dudit Fonds au titre de ce programme, y compris les décaissements liés à la riposte contre la pandémie du Covid-19. Anatole Collinet Makosso a déploré le manque d’assistance de la part des Partenaires techniques et financiers (PTF), qui n’a pas permis à son gouvernement de bénéficier des marges de manœuvre suffisantes pour stabiliser et relancer l’Economie.
Malgré cela, il a noté et salué la résilience et l’abnégation dont font preuve les Congolais dans la gestion de ces crises.
Le premier Ministre Collinet Makosso a ensuite présenté les axes prioritaires de l’action de son gouvernement pour les trois prochaines années.
Face aux vulnérabilités de l’Economie et des finances publiques, Anatole Collinet Makosso a engagé son gouvernement dans la poursuite d’une politique budgétaire prudente, en vue de rétablir, d’abord, les équilibres macroéconomiques. Ensuite, d’assurer les bases d’une relance solide de l’Economie.
Dans cette perspective, le Cadre budgétaire à moyen terme (CBMT) 2022-2024, tiendra compte des engagements pris par le Président de la République, Denis Sassou-N’Guesso, fraîchement élu lors de la dernière élection présidentielle de mars 2021. Cette politique budgétaire sera axée sur la poursuite de la modernisation des administrations des Impôts et des Douanes; le renforcement de la politique fiscale ; la rationalisation des dépenses fiscales ; ainsi que le rétablissement de la viabilité et de la soutenabilité de la dette publique.
Selon le Premier ministre, le Cadre budgétaire à moyen terme 2022-2024 a été élaboré sur les hypothèses issues des analyses des facteurs susceptibles d’influencer, à terme, la croissance. Il a indiqué que les projections de l’activité économique sur les trois prochaines années révèlent une sortie de récession économique et affiche le signal que le Congo- Brazzaville entre dans une phase de croissance économique durable pour les années à venir.
Le Chef du gouvernement a particulièrement noté, dans ce cadrage, une progression moyenne du taux de croissance de 3,6% du Produit Intérieur Brut (PIB). Cette évolution, a-t-il expliqué, serait en lien avec la bonne tenue des activités du secteur non pétrolier, fruits de la politique de diversification de l’Economie congolaise. Toujours selon le premier Ministre, les hypothèses du secteur pétrolier affichent une évolution moyenne de la production de 113,1 millions de barils.
Les tendances du Cadre budgétaire à moyen terme 2022-2024, selon le Premier ministre
« Sur la base de ces hypothèses, l’analyse du Cadre budgétaire à moyen terme 2022-2024 donne les tendances suivantes :
Au final, nous retiendrons, globalement, que les dépenses budgétaires de l’Etat sur les trois exercices à venir (2022-2024) prévoient une augmentation des dépenses liées aux secteurs sociaux et aux investissements, ainsi qu’une stabilisation des dépenses des autres secteurs.
Pour atteindre ces objectifs, le Gouvernement poursuivra l’assainissement des finances publiques, en s’appuyant sur deux piliers. Premièrement, une meilleure mobilisation et une meilleure sécurisation des ressources internes. Deuxièmement, l’amélioration de la qualité de la dépense publique ».
Le Premier ministre a rassuré les parlementaires qu’un suivi rigoureux des soldes budgétaires sera effectué, notamment le solde primaire de base hors pétrole qui, aujourd’hui, est déficitaire, et représenterait 11,6% en moyenne du produit intérieur brut (PIB).
Pour Anatole Collinet Makosso, il s’agira, pour son gouvernement, de veiller sur sa capacité à améliorer les performances du secteur hors pétrole, telles que préconisées dans le nouveau Plan national de développement (PND) de 5 ans, en cours d’élaboration (2022-2026).
Il a ajouté que le solde budgétaire global excédentaire, y compris les dons, représenterait en moyenne 2,9% du Produit intérieur brut, tandis que la dette publique représenterait en moyenne un taux de 51,7% du PIB et se situerait en dessous de la norme communautaire CEMAC (fixée à 70% du PIB).
Pour atteindre ce niveau, le Chef du gouvernement a annoncé que son pays a relancé les négociations avec les partenaires bilatéraux et les créanciers commerciaux, afin de bénéficier de nouvelles conditions favorables et de poursuivre l’objectif de rendre la dette congolaise soutenable et viable.
En définitive, il a indiqué que la couverture du déficit global de financement du budget de l’Etat sera assurée aussi bien par les ressources émanant d’une amélioration attendue de la conjoncture économique ; que par la restructuration de la dette publique ainsi que par l’apport des Partenaires techniques et financiers.
Recommandations des parlementaires au Gouvernement
Au terme de ce Débat, les parlementaires ont formulé quelques recommandations et suggestions au Gouvernement. Il s’agit notamment :
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