22ème session ordinaire du Comité de pilotage du PREF-CEMAC
Christian Yoka, Ministre congolais des Finances, du Budget et du Portefeuille Public, a présidé, mardi 30 septembre 2025 à Brazzaville (République du Congo), les travaux en mode présentiel et par visioconférence de la 22ème session ordinaire du Comité de pilotage (COPIL), du Programme des réformes économiques et financières de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (PREF-CEMAC). Les résultats traduisent la confiance renouvelée sur « l’évaluation 2024 qui révèle un taux global de réalisation de 66,5%, en hausse par rapport aux 62,2% enregistrés en 2023 ».
Ouvrant les travaux de cette session, Christian Yoka a déclaré, au sujet de la situation macroéconomique, que « l’évaluation annuelle 2024 du PREF-CEMAC confirme la poursuite de la consolidation du cadre macroéconomique de la Communauté et souligne la résilience de nos économies face aux chocs extérieurs, après la récession de 2020. Le taux de croissance du Produit intérieur brut réel (PIB), selon la BEAC, a suivi une trajectoire positive : il s’est situé à 1,9 % en 2021 ; 3,2 % en 2022 ; 1,9 % en 2023 ; et à 2,9 % en 2024, avec une prévision de 2,4 % en 2025. L’inflation est en baisse progressive : le taux d’inflation est revenu de 5,6 % en 2023 à 4,1 % en 2024 avec une prévision de 2,8 % en 2025, en dessous de la norme communautaire de 3%. Les réserves de change restent globalement stables : elles ont représenté 4,7 mois d’importations à fin 2024, contre 4,6 mois en 2023, et sont projetées à 4,5 mois en 2025. Pour mémoire, le niveau était à 3,7 mois en 2019 ».
S’agissant de la mise en œuvre des réformes du PREF-CEMAC, l’Autorité monétaire congolaise a révélé pour l’année 2024, un taux global de réalisation de 66,5%, en hausse par rapport aux 62,2% enregistrés en 2023. Cette progression, a-t-il expliqué, est le fruit des efforts conjoints des Etats membres, des institutions communautaires et des partenaires. Le Président du COPIL s’est réjoui également des avancées significatives sur les négociations avec le Fonds monétaire international (FMI), au titre des revues des Programmes des Etats membres ; la mobilisation des ressources pour les projets prioritaires ; et la consolidation de la position extérieure de la CEMAC.
Au niveau des projets intégrateurs prioritaires, le Ministre Christian Yoka a rapporté que grâce à l’appui technique et financier des partenaires dont les progrès ont été notables. D’abord, sur le premier Programme de projets intégrateurs (2020) où 80% des 11 projets ont affiché un taux d’exécution de 75% au 31 mars 2025. Ensuite, sur le deuxième Programme (2023) où les 13 projets dont les financements ont été mobilisés lors de la table ronde de Paris en novembre 2023 sont en phase de lancement effectif. « Ces résultats traduisent la confiance renouvelée de la Communauté internationale et nous engagent à plus d’efficacité dans la mise en œuvre, pour améliorer les infrastructures, les services publics essentiels (Santé, Education, Energie, Eau, Transport, Télécommunications), réduire la pauvreté et protéger l’environnement », a-t-il souligné.
L’Autorité monétaire du Congo a rappelé que la récente Conférence des Chefs d’Etat qui a eu lieu à Bangui (RCA), a invité les Etats membres à accélérer la mise en œuvre des réformes structurelles, pour tirer pleinement profit du potentiel de croissance de la sous-région et à approfondir l’intégration physique et commerciale de la CEMAC. Elle a recommandé de mettre en œuvre les réformes économiques prioritaires prévues dans la troisième phase (2025-2029), qui se présente en cinq piliers ci-après:
Premier pilier (Politique budgétaire) : renforcer la politique fiscale pour accroître les recettes non pétrolières ; cibler efficacement les dépenses publiques ; harmoniser les règles budgétaires ; mieux gérer la dette et appliquer les mécanismes de surveillance multilatérale.
Deuxième pilier (Politique monétaire et système financier) : uniformiser l’application de la réglementation des changes ; finaliser les négociations sur le rapatriement des fonds RES ; réduire l’exposition des banques aux dettes souveraines ; dynamiser le crédit au secteur productif ; opérationnaliser et dynamiser le marché financier ; renforcer le rôle de la Banque de développement des Etats de l’Afrique centrale (BDEAC) dans le financement des économies.
Troisième pilier (réformes structurelles) : promouvoir la diversification économique ; adapter les systèmes de formation aux besoins du marché ; intégrer entrepreneuriat et employabilité dans les systèmes éducatifs ; améliorer l’environnement des affaires ; et développer des sources de financement alternatives.
Quatrième pilier (intégration régionale) : accélérer la mise en place du Marché Commun ; réduire la fracture numérique ; améliorer l’accès durable à l’énergie.
Cinquième pilier (coopération internationale) : mener à terme la réforme du cadre de coopération monétaire avec la France.
Les travaux de la 22ème session ordinaire du COPIL du PREF-CEMAC a connu la participation du Président de la CEMAC, du Gouverneur de la Banque des Etats de l’Afrique centrale (BEAC), du Président de la BDEAC, des premiers responsables des organes et institutions communautaires, ainsi que des représentants des Partenaires techniques et financiers (PTF).
La Cellule de Communication du Ministère des Finances, du Budget et du Portefeuille Public
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