
Le Ministre des Finances, du Budget et du Portefeuille Public, Christian Yoka, a effectué, mercredi 2 avril 2025, à Brazzaville, une descente de travail à la Direction générale de La Congolaise des eaux (LCDE) où il s’est entretenu avec son Directeur général, Parfait Chrisostome Makita, et ses équipes.
Au cours de cette séance de travail, le Directeur général a, d’abord, exprimé sa reconnaissance à l’endroit de son hôte d’être le premier Ministre en charge du portefeuille public à visiter sa structure depuis sa création en 2018. Parfait Chrisostome Makita a, ensuite, présenté la situation alarmante de la société. « LCDE est un instrument stratégique de l’Etat, chargé de la gestion du patrimoine public de l’hydraulique urbaine et semi-urbaine, spécialisée dans la production, distribution, commercialisation de l’eau ainsi que dans les services d’assainissement. Son défi principal est d’être au service des consommateurs congolais », a-t-il précisé.
Quelques chiffres et défis alarmants de LCDE
. 50% d’abonnés inactifs, pour diverses raisons, parmi lesquelles le privilège octroyé aux habitants de la zone du sinistre du 4 mars 2012 à Brazzaville ; 50% du chiffre d’affaires absorbés par les charges de personnel ; une pléthore du personnel récupéré à l’ancienne Société nationale de distribution d’eau (SNDE), à raison de 8,5 agents pour 1.000 abonnés contre une norme à 3 agents pour 1.000 abonnés ; l’absence de contrat de performance avec l’Etat ; un tarif d’abonnement non révisé depuis 1994, année de la dévaluation du Franc CFA ; la non-exécution complète du Projet des forages à Pointe-Noire, malgré les financements mobilisés ; une prolifération des forages privés, qui éloignent les clients et créent des tensions sur les nappes phréatiques ; la non-signature du Traité de scission Etat-LCDE ; le non- encaissement des créances sur l’Etat, à hauteur de 3 milliards de F CFA par an ; et la pression fiscale ;…
Des difficultés
Parmi les difficultés épinglées par le Directeur général figurent la prolifération des forages privés, surtout à Pointe-Noire ; l’instabilité de la fourniture d’électricité dans les ouvrages ; l’augmentation des comportements inciviques, en lien avec les grandes canalisations ; les érosions récurrentes des terrains, qui mettent en danger les grandes canalisations l’augmentation du débit solide dans les rivières avec les effets combinés des changements climatiques et des occupations anarchiques du bassin versant en amont et du périmètre sanitaire des captages d’eau (cas de Djiri à Brazzaville).
Après l’exposé du Directeur général, quelques demandes particulières ont été formulées. Notamment, à l’endroit de l’Autorité monétaire du Congo Brazzaville, la finalisation de la réforme du secteur, dont la gestion du passif hérité de la SNDE ; le paiement régulier des factures de l’Etat, plus gros client, à raison de 25% ; et le traitement des dettes croisées.
Une série de questions-réponses s’en est suivie.
En conclusion, le Ministre Christian Yoka a pris bonne note des différents points présentés et des demandes exprimées. Il a déclaré que cette rencontre était une prise de contact. Ajoutant qu’«un plan d’actions devrait être défini pour la résolution progressive des problématiques posées ».
Pour mémoire, La Congolaise des eaux est née des cendres de la Société nationale de distribution d’eau, dissoute par la loi n°23-2018 du 13 juin 2018, promulguée par le Président de la République. Sa création, autorisée par décret n° 2018-297 du 07 août 2018, fait de cette société la première société anonyme de gestion du patrimoine public de l’eau potable au Congo-Brazzaville.
La Cellule de Communication du Ministère des Finances, du Budget et du Portefeuille Public
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