Devant la presse nationale et internationale, le Premier ministre, chef du gouvernement, Clément Mouamba, a tenu, jeudi 18 juillet 2019, une conférence de presse à l’auditorium du Ministère des Affaires étrangères, de la coopération et des Congolais de l’étranger, à Brazzaville. L’Accord au titre de la Facilité élargie de crédit (FEC) entre le Congo et le Fonds monétaire international (FMI), signé à Washington (Etats-Unis), le 11 juillet dernier, a été au centre de cet échange.
Selon le conférencier, « l’Accord Congo/ FMI n’est pas la panacée. C’est le moindre mal. C’est la décision la plus raisonnable et la plus responsable, arrêtée de commun accord, au plan politique, économique et social ».
Au cours de cette communication, Clément Mouamba a expliqué aux journalistes le bien-fondé des discussions avec le Fonds monétaire international (FMI), l’aboutissement des discussions initiées depuis de longs mois, précisément en 2017, en vue de trouver un accord d’aide financière, non seulement de la part du FMI, mais aussi des autres institutions internationales telles que la Banque mondiale (BM) et la Banque Africaine de développement (BAD) et des autres Etats comme la France, partenaire bilatéral. La signature de cet Accord a constitué, selon le Premier ministre, un déclic pour les autres aides financières en faveur du Congo.
Par exemple, dans les trois années qui viennent, le Congo recevra une aide financière de la BAD (262 milliards de F CFA) ; la BM apportera 171 milliards de F CFA ; le FMI 259 milliards de F CFA, et la France 89 milliards de F CFA. « Ces aides soutiendront, de manière décisive, les efforts conduits par le Congo pour rétablir ses équilibres macroéconomiques, assainir ses finances publiques et reconstituer le niveau de ses réserves de change », a-t-il annoncé.
Le Programme conclu le 11 juillet 2019 comprend 40 mesures à appliquer dans les délais préétablis pendant ces 3 ans. Notamment, un effort d’assainissement des finances publiques reposant sur une meilleure mobilisation de la ressource fiscale et une maîtrise des dépenses, dans la continuité des mesures déjà mises en œuvre dans le cadre des budgets des exercices 2018 et 2019. Le Programme recommande aussi aux autorités de préserver la capacité de l’Etat à investir dans les infrastructures et à financer les Programmes sociaux au bénéfice des populations les plus vulnérables, en matière de santé, d’éducation, d’accès à l’eau et à l’électricité, et de promotion de la femme. De même, il recommande l’amélioration de la gouvernance dans toutes ses composantes.
Le rétablissement des finances publiques suppose, en outre, un réaménagement de la dette publique.
En rappel, le Congo a signé, le 28 avril 2019 à Pékin, un accord de rééchelonnement de sa dette privée avec la Chine, qui contribuera à rétablir la viabilité de sa dette publique à long-terme.
De l’avis du Premier ministre, les efforts d’ajustement budgétaire du gouvernement congolais et ceux consentis par ses créanciers, conjugués avec l’aide apportée par ses partenaires au développement, amélioreront ses finances publiques pour permettre une bonne exécution du Plan national de développement (PND) 2018-2022, qui en est la matrice.
Cette amélioration, a-t-il poursuivi, permettra à l’Etat de rembourser progressivement, après audit, les arriérés intérieurs accumulés au cours des dernières années. Ajoutant que le remboursement des arriérés intérieurs contribuera fortement à renforcer le système financier et à relancer l’activité économique.
Les réponses à quelques questions des journalistes
S’agissant de la dette globale du Congo aujourd’hui,Clément Mouamba a répondu qu’elle est de 5.580 milliards de F CFA dont 3.875 milliards de F CFA de dette extérieure et environ 1.700 milliards de F CFA de dette intérieure.
Quant au rapatriement des fonds publics qui seraient placés dans les paradis fiscaux, selon les réseaux sociaux, le Premier ministre a déclaré qu’il n’a pas connaissance des deniers publics déposés dans les banques que personne ne peut contrôler à l’étranger. « S’il s’agit de fonds privés, je n’en sais rien, non plus », a-t-il dit sans ambages.
Invité à se prononcer sur le remboursement des créances que le Congo avait accordées à quelques pays de la Communauté économique de Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDAO),l’orateur a fait observer que ces Etats sont encore en état de grâce, et qu’ils sont conscients que le Congo traverse aujourd’hui une situation délicate. Le moment venu, ils s’acquitteront de leur dette.
A propos de la baisse des réserves de change du Congo, Clément Mouamba a reconnu qu’il s’agit d’un problème réel, qui ne laisse pas indifférentes les autorités de ce pays.
Le Premier ministre a saisi l’occasion offerte par cette conférence de presse pour attirer l’attention des commerçants qui commencent à augmenter les prix des denrées de première nécessité sur le marché, sous le prétexte que le Congo aurait reçu beaucoup d’argent du FMI depuis le 11 juillet 2019. « Ce n’est pas un comportement responsable de la part de ces commerçants spéculateurs qui font flamber les prix », a dénoncé Clément Mouamba.
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