Mission économique et commerciale belge au Congo

Les hommes d’affaires belges souhaitent investir dans le pays
05 oct, 2019

Du vendredi 4 au vendredi 11 octobre 2019, une mission économique et commerciale belge séjourne au Congo-Brazzaville, dans le but, non seulement de s’imprégner des opportunités d’investissement dans plusieurs domaines, mais aussi de conclure éventuellement des partenariats publics-privés ou privés-privés (PPP). L’ouverture de cette mission a été patronnée à Pointe-Noire, samedi 5 octobre dernier, par Calixte Nganongo, Ministre congolais des Finances et du Budget.

 

Cette mission est placée sous le thème : « Comment relever le défi de la diversification de l’économie congolaise : l’apport du savoir-faire belge ».

Les différentes entreprises faisant partie de cette mission opèrent dans les domaines de l’agriculture et l’agroalimentaire, la Finance, la logistique, le consulting, les mines solides, les hydrocarbures, la santé, les ressources humaines, etc.  

En effet, la diversification économique est un axe majeur du Plan national de développement (PND) 2018-2022 de la République du Congo, dont le Budget est essentiellement alimenté par les revenus pétroliers. 

Selon Calixte Nganongo, le Congo offre des opportunités d’investissement multisectoriel et a entrepris plusieurs actions dans l’amélioration du climat des affaires. A titre d’exemple, dans le secteur pétrolier, « en 2014, les réserves prouvées de cette ressource naturelle ont été évaluées par l’Administration américaine de l’information sur l’énergie (EIA) à environ 1,6 milliard de barils, hissant, par voie de conséquence, le pays au rang de quatrième producteur en Afrique subsaharienne. Le Congo se caractérise, par ailleurs, par une diversité de ressources minières, forestières, halieutiques, hydrauliques, solaires, agricoles avec un potentiel de 10 millions d’hectares de terres arables, et bien d’autres encore », a-t-il expliqué.

 La véritable stratégie nationale d’investissement, structurée autour d’un modèle de développement infrastructurel, a pu s’opérer dès 2002 grâce, notamment, au concept de Municipalisation accélérée, qui s’est concrétisée par l’édification de routes, d’aéroports, de ports, de ponts, d’infrastructures énergétiques et de télécommunications, a fait savoir Calixte Nganongo.

Toujours selon le ministre congolais, le réseau de bitumage des routes est passé de 1.200 km en 2002 à 4.000 km en 2015. Grâce, notamment, à la construction de la dorsale Brazzaville/Pointe-Noire (RN1), d’une distance de 533 km, qui relie les deux principales villes du pays. Ce qui facilite grandement les échanges entre les deux cités, en passant d’une capacité de 3.000 à 6.000 véhicules par jour. Mais aussi grâce à l’édification des routes secondaires permettant le maillage de toutes les localités du pays.

Dans le secteur des transports aériens, les réalisations du gouvernement congolais répondent à l’ambition de faire, notamment, de Brazzaville un véritable hub aérien régional, capable d’accueillir des appareils de type Airbus A380, et faisant passer son trafic de 300.000 passagers par an, en 2002, à 1 million de passagers en 2015. Quant à l’aéroport international de Pointe-Noire modernisé, il tend à répondre aux mêmes exigences.

Sur le plan énergétique, des progrès ont été réalisés pour renforcer la production d’électricité, son transport et son réseau de distribution. Actuellement, les différentes centrales électriques sont en mesure d’offrir une capacité de 650 mégawatt. Plusieurs autres projets sont en cours d’étude et en attente de financement, en vue d’améliorer cette capacité et de permettre au pays de relever le défi de l’industrialisation. « Ce secteur est porteur », a rassuré le Ministre, qui a invité les hommes d’affaires à y investir.

Les efforts du Congo dans l’amélioration du climat des affaires

Pour attirer les investisseurs potentiels, le gouvernement congolais fait de l’amélioration du climat des affaires son cheval de bataille. D’après le Ministre des Finances, le Congo a enregistré une baisse des Investissements directs étrangers (IDE) depuis 2017. Pour y faire face, le pays a revisité le cadre d’investissement qui datait de 2004. Instituée par une loi, une Charte des Investissements a été mise en place. Outre d’autres avantages comme le rapatriement des bénéfices, cette charte contient deux régimes fiscaux spécifiques.

Le premier est destiné aux grandes entreprises, et le second, aux petites entreprises. Le régime G, des grandes entreprises, est accordé à celles réalisant un investissement supérieur à 100 millions de FCFA. Le régime S, quant à lui, est accordé aux Petites et moyennes entreprises (PME) réalisant un investissement compris entre 30 et 100 millions de FCFA.

Pour ces deux régimes, pendant la phase d’installation de deux ans, et la phase d’exploitation de trois ans, les entreprises bénéficient des avantages suivants : le taux réduit des droits de douane et de la TVA à 5%, et l’exonération au cordon douanier, des droits et taxes à l’exportation des produits.

Pendant la phase d’exploitation de trois ans, les entreprises bénéficient : 

  • de l’exonération totale de l’Impôt sur les sociétés (IS). Au-delà de cette période, elles peuvent bénéficier de la moitié du taux d’IS en vigueur pendant trois années supplémentaires, si un nouvel investissement est réalisé, dont le montant représente au moins le tiers de l’investissement initial réalisé au cours de la période d’installation ; 
  • de la réduction des droits d’enregistrement pour les actes de création d’entreprises, d’augmentation de capital social, de fusion des sociétés, de mutation des actions et parts sociales, etc.;
  • de la TVA nulle à l’exportation des biens et services produits sur le territoire national, pour favoriser l’éclosion d’une  véritable politique industrielle tournée vers l’exportation, source d’accumulation de réserves de change et donc de stabilité monétaire ;
  • de la possibilité de reporter  les résultats négatifs sur les trois exercices suivants, en vue de faciliter un retour à l’équilibre en cas de difficultés périodiques.

Ces allègements de la fiscalité sont étendus pour des entreprises investissant dans le secteur social, dont le développement constitue également un défi majeur pour le gouvernement et les populations. La contrepartie de ces avantages est de se soumettre au respect de certains engagements, liés notamment à la création d’emplois locaux, afin de permettre au pays d’atteindre son objectif de réduction du chômage, particulièrement en ce qui concerne les jeunes, tout en faisant la promotion des emplois qualifiés.

L’évaluation de cette stratégie de développement n’a pas permis au pays d’atteindre tous ses objectifs de développement. Pour y parvenir, le gouvernement a entrepris de bâtir un dispositif spécifiquement attrayant pour les investisseurs, à savoir : les Zones économiques spéciales (ZES). Des 4 ZES qui seront créées, deux sont en cours d’opérationnalisation. Il s’agit des ZES de Brazzaville à Maloukou, située à quelque 45 km au nord de la ville capitale, et celle de Pointe-Noire. La ZES de Brazzaville dispose déjà de quelques unités de production pouvant faire l’objet d’une acquisition, tandis que la ZES de Pointe-Noire est en cours d’installation. 

Selon le ministre congolais des Finances, le régime fiscal prévu dans ces zones est réputé attractif pour les investisseurs en quête de rentabilité. 

Par ailleurs, pour accompagner les divers projets d’investissement, le gouvernement congolais a pensé qu’il fallait améliorer et moderniser le cadre qui régit le climat des affaires dans le pays. Il a procédé :

  • à la mise en place de Guichets uniques pour le dédouanement des marchandises (GUD), afin de permettre aux usagers d’effectuer, en un seul point, toutes les formalités essentielles au dédouanement des marchandises ; 
  • à la mise en place de la solution e-douane , qui permet d’effectuer en ligne des opérations de dédouanement , avec la possibilité de suivre, en temps réel, les marchandises en transit ; 
  • à la mise en place d’un Centre de Médiation et d’Arbitrage du Congo (CEMACO) ;
  • au renforcement des capacités des juristes et juges en Droit des affaires, afin de leur permettre de statuer, en toute connaissance de cause, sur les affaires y relatives ; 
  • Et, enfin, à la création de l’Agence Congolaise de Promotion et de Création des entreprises (ACPCE).

« Ces quelques éléments sont autant de facteurs qui tendent à améliorer considérablement le climat des affaires au sein de notre pays », a conclu Calixte Nganongo.

 Plusieurs chefs d’entreprises belges ont fait partie de cette mission, parmi lesquels Hans Cami, représentant la société Jan de Nul, spécialisée, entre autres, dans le dragage en mer. Présente au Congo depuis 2012, cette société a procédé à l’approfondissement du niveau des eaux du Port Autonome de Pointe-Noire, et au remblayage, sur 50 hectares d’extension, dudit port ; Arnaud Lecocq, représentant la société Compliance 4business, spécialisée dans le domaine des Banques, Finances et Assurances.

A noter qu’au plan culturel, la mission économique et commerciale belge a visité le musée de Loango, les Gorges de Diosso et la Route des caravanes (département du Kouilou) avant la descente à la sucrerie Saris-Congo de Nkayi (département de la Bouenza) et à Brazzaville.

La cérémonie d’ouverture a connu la participation de l’Ambassadeur du Congo au Benelux et à l’Union européenne, Léon Raphaël Mokoko, et de l’Ambassadeur de Belgique au Congo, Fréderic Meurice.

 

Le Service de presse du Ministère des Finances 

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