Vendredi 23 octobre 2020, le Ministre Délégué en charge du Budget, Ludovic Ngatsé, a présenté en séance plénière de la session budgétaire de l’Assemblée nationale ouverte le 15 octobre dernier, le Projet de loi de finances 2021.
Ce Projet de budget de l’Etat 2021, qui avait été approuvé lors de la réunion du Conseil des Ministres du 5 octobre 2020, s’élève à 1 846 milliards 109 millions de francs FCFA en recettes, contre 1 525 milliards 297 millions du 2ème Projet de budget réajusté de 2020, soit une augmentation de 21%.
Ces recettes comprennent, entre autres :
Les dépenses budgétaires de 2021 sont projetées à 1.615 milliards 907 millions de FCFA, contre 1.630 milliards de F CFA dans le 2ème Projet de budget réajusté de 2020, soit une baisse de 1%.
Ces dépenses se composent, entre autres, des :
La politique budgétaire prudente du Gouvernement, qui vise la réduction du déficit du solde primaire hors pétrole, exige que la dépense publique soit maîtrisée. Ainsi, le Projet de loi de finances pour l’année 2021 prévoit, un excédent budgétaire évalué à 230 milliards 202 millions de FCFA.
Ce projet comporte également une partie constituée du financement et de la trésorerie, compatible avec la situation budgétaire.
En financement, les ressources de trésorerie, prévues pour un total de 129 milliards de francs CFA, sont constituées des prêts projets, pour une somme de 114 milliards de francs CFA, et du remboursement des prêts Etat de 15 milliards de francs CFA.
S’agissant des charges de trésorerie, la restructuration de la dette demeure le point essentiel de la stratégie globale. Toutefois, de manière régulière, l’Etat aura à faire face à des charges liées à l’amortissement de la dette envers les partenaires extérieurs et intérieurs.
Les charges de trésorerie, qui sont prévues pour un total de 789 milliards 100 millions de francs CFA, se déclinent ainsi qu’il suit :
Tout compte fait, il résulte un déficit de financement et de trésorerie de 660 milliards 100 millions de francs CFA, qui sera résorbé, en partie, par le solde budgétaire, à hauteur de 230 milliards 202 millions de francs CFA.
En somme, il subsiste un gap de financement d’environ 430 milliards de francs CFA, dont le bouclage dépendra de plusieurs facteurs liés à la fois aux résultats des négociations de la restructuration de la dette avec les traders, au bon suivi du Programme économique et financier, à l’amélioration de la conjoncture économique et de la situation sanitaire, ainsi qu’à la recherche d’autres financements, comme :
De l’orientation de la politique économique dans le cadre de la loi de finance 2021
Les choix budgétaires couvrant la période sous revue seront en ligne avec les grands axes du Plan National du Développement (PND), à savoir : le renforcement de la gouvernance sous toutes ses formes ; la réforme en profondeur du système éducatif et de la formation qualifiante et professionnelle, et enfin, la diversification de l’économie basée sur les secteurs porteurs de croissance.
Toutefois, en raison de l’environnement de crise sanitaire, sociale, économique et financière, la politique économique vise, dans un premier temps, à stabiliser l’économie du pays et, dans un second temps, à relancer les activés économiques.
Sur le volet stabilisation et réajustement budgétaire, le Gouvernement entend maintenir une discipline budgétaire à travers une gestion rationnelle rigoureuse des finances publiques, en fixant les dépenses sur un niveau réaliste de mobilisation des ressources.
Afin d’atteindre cet objectif général, la politique budgétaire poursuivrait, à moyen terme, les objectifs spécifiques suivants : réduire le déficit primaire hors pétrole ; améliorer la transparence et la discipline budgétaires et rendre viable la dette publique.
S’agissant du volet relance de la politique économique du Congo, le respect des principaux engagements politiques de Son Excellence Monsieur Denis Sassou-N’Guesso, Président de la République, Chef de l’Etat, demeure l’objectif majeur. Il s’agit, notamment, de prioriser les dépenses à caractère social, ainsi que les dépenses d’investissements favorisant le retour à l’activité et à l’emploi ; par conséquent, à une croissance inclusive.
Ces dépenses concernent notamment : la finalisation des travaux d’amélioration des plateaux techniques du CHU de Brazzaville; l’extension de l’offre des soins (avec la finalisation de deux Hôpitaux généraux dont un à Brazzaville et l’autre à Pointe-Noire) et le financement de l’opérationnalisation de la Caisse d’assurance maladie universelle (CAMU).
D’autres investissements de relance des activités visent la finalisation des chantiers suivants : le Marché central de Pointe-Noire, la Zone économique spéciale (ZES) de Maloukou et les travaux de réhabilitation et de redimensionnement de Route nationale N°2 (Brazzaville-Ouesso), en vue de fluidifier le trafic entre Pointe-Noire et Ouesso.
Par ailleurs, l’opération d’apurement de la dette intérieure, pour une enveloppe de 300 milliards, levée sur le marché financier sous-régional CEMAC, dans le respect de la règlementation de la BEAC et conformément aux engagements du Programme avec le FMI, devrait, d’une part, stimuler la demande intérieure (à travers le paiement des arriérés vis-à-vis des opérateurs économiques avec l’obligation de réinvestir au Congo) et, d’autre part, contribuer à assainir le système bancaire, donc à offrir plus de possibilité aux banques de financer l’économie congolaise.
Enfin, à l’instar des mesures fiscales prises par le Gouvernement pour soutenir les entreprises durant cette période de crise sanitaire de Coronavirus, d’autres mesures de relance, prévues dans le fonds national de solidarité, pourront être mises en œuvre dans le cadre de la mobilisation des ressources, en cours de négociation, avec le FMI et les autres bailleurs de fonds.
Fondements des projections de la loi de finances 2021
Le projet de loi de finances de l’année 2021 se fonde sur les hypothèses macroéconomiques tant au plan international que national, ainsi que sur les mesures à mettre en œuvre en 2021.
Les hypothèses macroéconomiques relatives au secteur pétrolier se déclinent ainsi qu’il suit :
En matière de ressources :
la modernisation de l’administration fiscale : pour ce faire, le Gouvernement propose la généralisation de la bancarisation de la collecte des impôts, à travers l’institution des Guichets Uniques de Paiement (GUP) qui serviront, à moyen terme, à l’encaissement des tous les impôts, taxes et autres redevances versées au profit de l’Etat et autres collectivités ; l’élargissement de l’assiette fiscale ; l’obligation de la télé-déclaration et du télépaiement des impôts pour les Grandes entreprises et les Petites et moyennes entreprises (PME) ; la rationalisation de la dépense fiscale ; la modernisation des procédures relatives aux recettes du Domaine ; l’amélioration des recettes de services et de portefeuille ; l’optimisation de la mobilisation des ressources extérieures .
En matière de dépenses :
la recherche d’une meilleure efficacité de la dépense publique, notamment en matière d’investissement; la priorité marquée sur les dépenses, liées à la crise sanitaire et au soutien du secteur productif ; la prise en compte des conséquences du transfert des compétences de certains secteurs aux collectivités locales (Enseignement et Santé, notamment) ; la prise en charge des opérations électorales ; l’opérationnalisation de la Caisse d’assurance maladie universelle (CAMU) ; l’amélioration du ciblage des subventions.
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