L’Etat congolais lance un emprunt obligataire de 150 milliards FCFA

15 déc, 2016

Le ministre des Finances, du Budget et du Portefeuille Public, Calixte Nganongo, a procédé au lancement jeudi 15 décembre 2016, d’un emprunt obligataire par appel public à l’épargne de 150 milliards FCFA à travers une mobilisation des investisseurs (Road show). Lancée à Brazzaville, cette opération se poursuivra à Pointe-Noire. Ouvert au 15 au 23 décembre 2016, l’emprunt d’un prix d’émission de 10.000 FCFA est rémunéré à 6,5% net l’année.

L’emprunt obligataire c’est une opération de levée de Fonds rapide par appel public à l’épargne, selon les techniciens en la matière. Cette levée de fonds est donc arrangée par un consortium de prestataire de services d’investissement et de bourse tels que Ecobank capital, Crédit du Congo, BGFI Bourse. Pour exprimer leur engagement et surtout la confiance à la qualité de la signature de l’Etat, ces arrangeurs ont permis « prise ferme » de 146 milliards FCFA.

Intitulé « emprunt obligataire Congo 6,5% 2016-2021 », cette obligation devait durer cinq ans. « Les intentions de souscription que nous avons recueillies déjà nous rassurent, c’est-à-dire une opération déjà réussie », s’est réjoui l’un des arrangeurs de l’opération de levée de fonds, le directeur général de Crédit Congo, Mohamed Mejbar, ajoutant que les 150 milliards FCFA recherchés pourraient être largement dépassés.

D’après le ministre Calixte Nganongo, l’initiateur de cette première opération financière du genre au Congo, les fonds mobilisés dans cet emprunt obligataire sont destinés au financement des projets de développement inscrits au budget 2016 et à l’apurement partiel de la dette intérieure de l’Etat. « Nous recherchons à rassurer l’équilibre budgétaire. La présente levée de fonds est principalement destinée à l’achèvement des travaux d’infrastructures déjà engagés à travers le pays » a expliqué Calixte Nganongo.

Les garanties de remboursement

Face aux nombreuses inquiétudes émises par les quelques souscripteurs potentiels présents lors de cette cérémonies de lancement, au sujet des garanties de remboursement, le directeur général d’Ecobank, Adonis Seka, a fait savoir que la Banque des Etats de l’Afrique Centrale (BEAC) a rappelé qu’elle va suivre les instructions données par la tutelle financière.

Quant aux instructions du ministre des finances, du budget et du portefeuille public, le compte sera approvisionné mensuellement à hauteur de 8% recettes fiscalo-douanières, avec un minimum de 5 milliards FCFA pendant la durée de vie de l’emprunt. Le même mécanisme a été expérimenté avec succès au Cameroun, au Tchad et au Gabon.

A en croire ces arrangeurs, les modalités de l’opération de levée de fonds sont transparentes, ouvertes et connues de tous. Une situation qui devait pousser « nécessairement » le Trésor public congolais à honorer son engagement vis-à-vis des souscripteurs. En même temps, les titres seront dématérialisés et inscrits en compte auprès du dépositaire central et tenus dans les livres des sociétés de bourse «  teneuses de comptes ».

Une autre garantie est liée au fait que l’objet de l’opération est annoncé et communiqué à l’agence de régulation qu’est la Commission de surveillance du marché financier de l’Afrique centrale (Cosumaf). Enfin, il s’agit d’une opération parfaitement transmissible, c’est-à-dire qu’un souscripteur peut vendre son titre au bout de deux ou trois ans.

L’Etat mise sur la mobilisation des congolais

 Les emprunts obligataires étant des instruments de l’endettement à moyen et long terme de l’Etat sont encore mal connus du public congolais. Les valeurs mobilières nées de cette opération financière constituent des titres de créance rémunérés par des flux d’intérêts qui sont contractuellement garantis et généralement fixes. Pourtant, cette mobilisation financière est ouverte principalement aux investisseurs locaux : les banques, les assurances, établissements de microfinance, société de change, les PME/PMI, y compris des personnes physiques, fonctionnaires, salariés, entrepreneurs et toutes les couches sociales.

« Les congolais doivent d’abord aider l’Etat à rétablir l’équilibre budgétaire » exhorte le ministre Calixte Nganongo, et c’est aussi une occasion qui leur est offerte de placer leur argent en Banque. Les intérêts afférents aux présentes obligations sont exonérés de tout impôt et taxe pour les souscripteurs congolais et résidents de la zone Cémac » rassure Calixte Nganongo, qui s'est envolé à Pointe-Noire  pour lancer le même «  Road show ».

CATÉGORIE:ACTUALITé
SOUS-CATÉGORIE:FINANCES