Suite à la mission de consultation des politiques économiques mises en œuvre par le gouvernement congolais, dans le cadre des dispositions de l’Article IV du Fonds monétaire international (FMI), conduite du 12 au 24 septembre 2021, le Conseil d’Administration de cette Institution, tenu le 24 septembre 2021 à Washington (Etats-Unis), a examiné le Rapport de la mission et a noté avec satisfaction que l’Economie congolaise est en phase de redressement. Toutefois, pour renforcer cette tendance, elle devra engager des réformes structurelles importantes supplémentaires, comme décrit dans le communiqué final ci-après.
-----COMMUNIQUÉ DU FMI-----
Washington. Le 24 septembre 2021, le conseil d’administration du Fonds monétaire international (FMI) a achevé les consultations au titre de l’article IV avec la République du Congo.
La pandémie de COVID-19 et les chocs sur les prix du pétrole ont lourdement pesé sur l’économie congolaise, mais une reprise se dessine. Le pays devrait enregistrer une croissance économique positive en dehors du secteur pétrolier cette année, grâce à l’assouplissement des mesures de confinement, au déploiement progressif des vaccins, aux dépenses sociales, au remboursement des arriérés intérieurs et à une expansion de l’activité dans l’agriculture et les mines. La contraction de la production pétrolière a ralenti du fait du retour à la normale de l’accès aux champs pétroliers et de l’investissement, et la valeur des recettes et des exportations pétrolières est en augmentation en raison de la hausse des prix du pétrole. La croissance totale du PIB réel devrait être aux alentours de 0 % en 2021, avec une inflation modérée (2 pour cent) et un excédent des transactions extérieures courantes (12 pour cent du PIB).
Sur le plan budgétaire, les autorités sont confrontées à des arbitrages difficiles : lutte contre la pandémie, soutien essentiel à une reprise économique résiliente et gestion prudente de la dette.
Le déficit primaire hors pétrole devrait se creuser à 17 pour cent du PIB hors pétrole en 2021, en raison des dépenses d’assistance sociale, de soins de santé, d’éducation et d’infrastructure. Les dons octroyés par les partenaires au développement sont plus faibles que l’an dernier, mais l’amélioration des recettes non pétrolières, les réductions des transferts et des subventions aux entreprises publiques, ainsi que la baisse des dépenses consacrées aux biens et services, contribuent à créer un espace budgétaire. Le déficit hors pétrole est financé principalement par la hausse des recettes pétrolières.
La viabilité de la dette a été rétablie, mais d’importantes vulnérabilités subsistent : la dette publique totale devrait atteindre 84 pour cent du PIB d’ici la fin de 2021. Une restructuration des prêts commerciaux extérieurs, une amélioration de la gestion de la dette, la discipline budgétaire et des recettes pétrolières exceptionnelles ont permis de rembourser des montants considérables d’arriérés intérieurs et de dette extérieure. L’ initiative du G20 pour la suspension de la dette (ISDD) permet aussi de satisfaire les besoins de liquidités immédiats. Cependant, les risques de liquidité et la vulnérabilité aux chocs sur les prix du pétrole sont élevés. Dans l’attente du règlement des arriérés extérieurs et de la conclusion des négociations restantes concernant la restructuration de la dette, le pays est jugé en situation de surendettement.
À moyen et à long terme, l’enjeu principal est de sortir d’une situation de fragilité, tout en s’adaptant au changement climatique et à une baisse des recettes budgétaires pétrolières en réponse à la transition mondiale vers des économies à faible émission de carbone. La croissance hors pétrole devrait se redresser progressivement, portée par la diversification de l’économie, et une résilience économique accrue – grâce à la poursuite de réformes en matière de gouvernance et de climat des affaires, de l’augmentation des dépenses sociales et d’infrastructures, ainsi que de la gestion prudente de la dette. Une grande incertitude entoure ces perspectives étant donné les risques liés : à de nouvelles vagues de la pandémie, à la volatilité des perspectives en matière de recettes pétrolières , au changement climatique et à la mise en œuvre des réformes. Du côté positif, les investissements dans les activités minières, ainsi que dans le pétrole et le gaz, pourraient augmenter grâce à la découverte de nouveaux champs, et l’accélération de l’exécution des réformes pourrait aider à obtenir davantage de financements concessionnels.
Évaluation par le conseil d’administration [2]
« Les administrateurs souscrivent à l’orientation générale de l’évaluation effectuée par les services du FMI. Ils notent que la République du Congo a été durement touchée par la pandémie de COVID-19 et les chocs sur les prix du pétrole. La reprise devrait s’installer en 2022, tandis qu’une incertitude considérable entoure les perspectives. Les administrateurs conviennent que les autorités devront s’employer énergiquement à s’attaquer aux obstacles structurels, à consolider la résilience au changement climatique et à diversifier l’économie pour réaliser la croissance qui est nécessaire pour que le pays sorte d’une situation de fragilité et continue de réduire la pauvreté. Le renforcement de la gouvernance et de la transparence est essentiel pour obtenir les financements du FMI et des partenaires de développement, indispensables pour soutenir les efforts d’ajustement des autorités. Dans ce contexte, les administrateurs notent avec satisfaction que les autorités ont l’intention d’entamer des discussions avec le FMI sur un éventuel accord au titre de la facilité élargie de crédit
Les administrateurs saluent la prudence budgétaire des autorités et leurs efforts en matière de restructuration de la dette qui ont contribué à rétablir la viabilité de la dette. Ils conviennent que la politique budgétaire doit continuer de soutenir la reprise à court terme, avec une augmentation des dépenses de santé et d’assistance sociale, et le paiement des arriérés intérieurs. Les administrateurs notent que les risques liés à la dette demeurent considérables et soulignent l’importance : d’un assainissement budgétaire à moyen terme, du renforcement de la gestion et de la transparence de la dette, et d’un accroissement des recettes non pétrolières. Ils recommandent de procéder à un examen exhaustif du régime fiscal du secteur pétrolier, de réduire les transferts aux entreprises publiques et d’améliorer l’efficience de l’investissement public. Les administrateurs soulignent que ces mesures contribueraient à créer un espace pour des dépenses sociales et d’infrastructure qui sont indispensables. Étant donné les difficultés de financement, les administrateurs souscrivent à l’idée des autorités d’utiliser les DTS qui viennent de leur être alloués pour des programmes sociaux essentiels.
Les administrateurs saluent les efforts en cours pour réduire la vulnérabilité du secteur financier, notamment grâce à l’apurement des arriérés intérieurs. Néanmoins, ils recommandent de continuer de surveiller de près le secteur bancaire compte tenu du niveau élevé des créances douteuses.
Les administrateurs appellent les autorités à effectuer des efforts supplémentaires pour améliorer la gouvernance et la transparence. Ils saluent les progrès accomplis en ce qui concerne l’adoption d’une nouvelle loi anticorruption et encouragent les autorités à se concentrer résolument sur la mise en place de l’architecture anticorruption, en prenant des mesures visant à améliorer la gouvernance des entreprises publiques et à renforcer la gestion des finances publiques de manière plus générale.
Les administrateurs soulignent qu’il est important de faire avancer les réformes structurelles pour faciliter la diversification de l’économie et l’adaptation au changement climatique. Ils encouragent les autorités à continuer d’améliorer le climat des affaires, de faciliter l’investissement du secteur privé et de renforcer la compétitivité.»
Service de presse du Ministère des Finances
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