2ème colloque APEC- Congo 2024 à Brazzaville

Les participants débattent autour du thème : « Problématique globale du financement de la filière agricole et difficultés de recouvrement des créances »
03 oct, 2024

Sous le patronage du ministre de l’économie et des finances, Monsieur Jean–Baptiste ONDAYE, Brazzaville, capitale de la République du Congo, abrite, pendant deux jours, du jeudi 3 au vendredi 4 octobre 2024, un colloque placé sous le thème : « Problématique globale du financement de la filière agricole et difficultés de recouvrement des créances ». La cérémonie d’ouverture a eu lieu en présence, entre autres personnalités, de Paul Valentin Ngobo, ministre de l’agriculture, de l’élevage et de la pêche ; et Serge Dino Daniel Ngassackys, Directeur national de la Banque des Etats de l’Afrique centrale (BEAC) et Secrétaire général du Comité national économique et financier (CNEF) pour le Congo.

 

 

 Organisé par l’Association professionnelle des établissements de crédit du Congo (APEC-Congo), que préside Monsieur Calixte Médard TABANGOLI, Directeur général de la Banque postale du Congo (BPC), ce deuxième colloque est animé par des intervenants venus d’horizons divers. Parmi lesquels, des représentants aussi bien des établissements bancaires que des institutions financières nationales et internationales ; des directeurs généraux de banques ; et des leaders des associations des consommateurs du Congo.

 

 Au total, quatre sous- thèmes sont développés pendant les 48 heures de travaux, à savoir : « La problématique du financement de la filière agricole : Etat des lieux, défis et opportunités » ; « Le rôle des fonds de garantie en Afrique, en général, et en zone CEMAC, en particulier » ; «  La protection des consommateurs en matière de produits et services bancaires : Etat des lieux et  enjeux » ; « Le recouvrement des créances : Enjeux et difficultés ». 

 

L’objectif général de ce colloque est de réunir, autour d’une table, les acteurs économiques (ménages ; administrations publiques ; entreprises et institutions financières) pour partager leurs expériences et perspectives, quant au financement de l’Agriculture, au moyen des produits et services offerts par les institutions financières (notamment les banques) et d’examiner les pistes de solutions aux difficultés de recouvrement de leurs créances.

Dans son mot introductif à la cérémonie d’ouverture, le Président de l’APEC-Congo a présenté le total agrégé des bilans des banques congolaises.  « Entre avril 2023 et avril 2024, la situation agrégée des bilans des banques congolaises a connu des évolutions suivantes : un accroissement de 18,2 % des dépôts collectés auprès des clientèles ; une progression de 11,08 % des crédits bruts à la clientèle ; une augmentation de 21,06 % des excédents de trésorerie ; et une hausse de 7,7 % des créances en souffrance. En conséquence, le total agrégé des bilans des banques congolaises est ressorti à 3.693,5 milliards de F CFA à la fin d’avril 2024, en progression de 18,9 % ».

 

La pertinence des quatre sous-thèmes

 

Dans son allocution de lancement des travaux, l’Autorité monétaire du Congo, Monsieur Jean-Baptiste ONDAYE a mis en relief la pertinence des 4 sous-thèmes du colloque. 

Selon lui, le premier sous-thèmerelatif au financement de la filière agricole, « répond aux interrogations pertinentes des observateurs, qui pointent du doigt la responsabilité du système bancaire quant à l’appui attendu de ce système.

Les micro - ou petites exploitations agricoles- constituent la principale source de revenu de plus d’un demi-milliard d’Africains, soit 65 à 70 % de la population (plus de 80 % dans certains pays). Le secteur agricole représente 20 à 40 % du Produit intérieur brut (PIB) du continent, et il devrait atteindre 1.000 milliards de dollars américains d’ici 2030. Pourtant, moins de 3 % des crédits bancaires lui sont alloués. La productivité de l’agriculture africaine est l’une des plus faibles au monde. Selon la Banque mondiale, il faudrait investir 80 milliards de dollars américains par an, pour satisfaire la demande alimentaire de l’Afrique. L’accès aux services financiers appropriés est donc une condition indispensable pour réaliser le potentiel de l’agriculture africaine. Au Congo, l'agriculture est l'un des six axes prioritaires du nouveau Plan national de développement (PND) 2022-2026. Ce secteur pourrait représenter un levier important à la diversification de l'économie, qui demeure fortement dépendante de la rente pétrolière. Autant dire que le sujet est d’importance ».

S’agissant du deuxième sous-thème, portant sur le rôle des fonds de garantie, l’orateur a indiqué que « ce sous-thème couvre une problématique d’envergure. Ces fonds contribuent au développement économique grâce aux garanties partielles ou totales, et au renforcement des capacités accordées aux institutions financières, dans l'optique de faciliter l'accès au financement des petites et moyennes entreprises. Ce sont de véritables instruments dans le mécanisme de financement du développement de l'Afrique. Il devient de plus en plus nécessaire pour les banques de nouer des partenariats avec ces acteurs et traiter ainsi, au mieux, la question du risque de contrepartie ».

En évoquant le troisième sous-thème consacré à la protection des consommateurs en matière de produits et services bancaires, Monsieur le ministre de l’économie et des finances a affirmé que « le Colloque APEC CONGO 2024 engage des échanges attendus avec le public. C’est tout à son honneur. Car, de nombreuses questions subsistent quant au traitement de la clientèle. En particulier, il apparaît que les échanges s’articuleront autour du Règlement n°01/20/CEMAC/UMAC/COBAC relatif à la protection des consommateurs des produits et services bancaires dans la zone CEMAC ».

Enfin, à propos du 4ème sous-thème, se rapportant à l’épineuse question du recouvrement des créancesMonsieur Jean-Baptiste ONDAYE a fait observer qu’ «  au-delà des difficultés conjoncturelles des clients en portefeuille,  ce sous-thème mettra en lumière les limites du système judiciaire qui n’apporte pas toujours les réponses objectives attendues. C’est ici l’occasion de rappeler, dans le souci de répondre aux attentes légitimes des parties dans le règlement des différends issus des relations d’affaires, le Gouvernement a publié le décret n° 2024-86 du 28 février 2024 portant institution de la médiation financière en République du Congo. Ce mode de règlement des litiges a l’avantage de rechercher une solution qui convienne à chacune des parties, tout en veillant à préserver les relations d’affaires, à moindre coût et dans un espace de temps limité. Le Comité national économique et financier (CNEF-Congo) devrait, dans les meilleurs délais, nous présenter une feuille de route du déploiement de cette importante réforme qui, j’en suis convaincu, participe à l’amélioration de notre environnement des affaires. Le Directeur national de la BEAC, en sa qualité de Secrétaire général dudit Comité, pourra, au cours de vos échanges, vous donner un avant-goût de cet important chantier ».

 

 

La Cellule de communication du ministère de l’économie et des finances

Crédit photos : B2B Communication

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